Le 8 juillet dernier, le TDB déclarait que ses portes demeureraient grandes ouvertes, sur le public de Dijon et d’ailleurs, mais aussi sur le monde et son actualité. Un théâtre qui accueille mais nous fait aussi voyager de l’Afrique aux États-Unis, du Proche-Orient à la Russie…
La première pièce de la saison, du 10 au 15 octobre, sera un rendez-vous familial avec Filles & Soie Pour toutes et tous, Séverine Coulon s’inspirant des Trois Contes de Louise Duneton. À l’occasion de cette re-création, le texte de la directrice de La Minoterie côtoiera des moments en Langue des Signes Française pour évoquer les injonctions faites à la féminité, tout en proposant une démarche d’inclusivité. Si le soutien et la mise en valeur des écritures contemporaines restent un point fort du projet artistique de la directrice Maëlle Poésy et Kévin Keiss, auteur-dramaturge associé, cette nouvelle saison du TDB offrira aussi son lot d’adaptations de classiques, depuis Sur l’autre rive (variation théâtrale), inspiré librement de Platonov par Cyril Teste, jusqu’à l’œuvre de Shakespeare avec Elsa Granat. Les grands sensibles ou l’éducation des barbares invitera Juliette, Ophélie, Roméo et Hamlet versions ados. Shakespeare toujours, et Macbeth cette fois en particulier, qui deviendra Makbeth dans l’adaptation du Munstrum Théâtre, parachutant le héros shakespearien dans les Landes. À voir en mars au Cèdre de Chenôve. On remarque d’ailleurs que cette saison, les collaborations avec les structures culturelles vont se poursuivre, comme avec l’ABC en décembre pour Les essentielles, écrit et mis en scène par Faustine Noguès, théâtre, cirque et danse pour évoquer le monde des abattoirs. Citons encore un cabaret transformiste de Matthieu Barbin coréalisé avec Le Dancing (Dynasties).
Les créations seront l’occasion de mettre en lumière les écritures contemporaines. La pièce Les Petites Bêtes de Delphine Théodore illustrera ainsi une relation d’emprise à travers le conte. Création toujours en janvier avec Tamara Al Saadi, marraine des prochaines Lycéades. Taire mêle Antigone l’héroïne tragique et une ado d’aujourd’hui, pièce qui s’est nourrie d’entretiens auprès de jeunes issus de l’Aide Sociale à l’Enfance et en milieu hospitalier. C’est le propre des auteurs et autrices d’aujourd’hui d’aller se frotter au réel, comme Leyla-Claire Rabih, partie à Mayotte recueillir les témoignages de jeunes femmes (Elles avant nous).
Le voyage, on l’accomplira aussi en compagnie de Lauren Houda Hussein, entre Beyrouth, Jérusalem et Paris (Une histoire subjective du Proche-Orient mais néanmoins valide… je pense), et en Namibie aux côtés de l’autrice Penda Diouf. Avec Pistes… elle effectuera sa première mise en scène, autour de la colonisation et de ses ravages.
– Paul Sobrin –