Retour sur Les Rugissantes 2024 au Creusot

« La plupart des lieux traversés disparaissent, mais il y en a qui surnagent » écrit Hélène Gaudy dans son dernier roman à paraître à la rentrée (Éditions de l’Olivier). Il y a fort à parier que les images glanées lors des Rugissantes 2024 surnageront longtemps dans les esprits des spectateurs qui ont arpenté les places et les cours du Creusot.

Les Batteurs de Pavés

Le public devrait se souvenir longtemps de cette Cour du Manège où les attendaient Les Batteurs de Pavés, Les Misérables de Victor Hugo très librement adapté par les deux comédiens qui ont demandé au public d’endosser les rôles principaux. Les capuches étaient de sortie, ce qui n’a pas empêché le spectacle de se tenir et les spectateurs d’apprécier ce moment interactif. Les Batteurs se font bateleurs en injectant une bonne dose d’humour au roman original. Le rythme sans temps mort nous fait oublier jusqu’à l’eau qui martèle sur les parapluies. La cie Leandre Clown a transformé quant à elle la grande esplanade du Château de la Verrerie en piste de décollage pour bicyclette. Imaginez donc : les deux artistes ambitionnaient de grimper sur la lune en tandem. Comme le veut l’adage, c’est le chemin qui importe et non la destination, et le parcours avec ces deux clowns fut cocasse et poétique, acrobatique et semé d’embuches, sans paroles mais avec un réel supplément d’âme. La tâche était ardue, mais le public s’est déplacé en nombre pour encourager les deux cyclistes rêveurs.

Leandre Clown

Cie Lucamoros

Aux Rugissantes, les échelles varient d’un spectacle à l’autre. Le périple du personnage de Viens, on se tire ! s’est déroulé sous un micro-chapiteau, une parenthèse marionnettique hors du temps que nous a offerte La Corneille Bleue, une fable dont la charge poétique est inversement proportionnelle à la petite valise qui la contient. Plus tard dans la soirée, c’est sur un chevalet géant que nous a embarqués la Compagnie Lucamoros, mêlant langue charnelle, musique évocatrice et arts plastiques. S’accrochent aussi à nos mémoires les seaux verts pomme de Fabrizio Rosselli, agile comme un jongleur, pataud comme un clown. Des seaux qui furent tour à tour accessoires, décor, agrès et compagnons de jeu (la participation du public fut là encore requise et une poignée de sucettes distribuées). On se souviendra aussi de ces moustachus (menés par une jeune femme tout à fait glabre), les Bretons de la cie Ô Captain mon Capitaine, bâtons de majorette virevoltant avec Queen A Man. Des sosies plus ou moins improbables de Freddie Mercury qui ont fondu sur la place Schneider. Hommage très décalé comme l’aurait sûrement apprécié le chanteur de Queen.

Fabrizio Rosselli

 

Au Creusot, l’été n’est pas terminé, et l’esprit des Rugissantes pas totalement remisé à l’an prochain puisqu’en juillet et début août, la municipalité propose dans ses quartiers des spectacles de rue, les mardis 16, 23, 30 juillet et 4 août, à ciel ouvert là encore avec un repli possible en cas de pluie. Puis il sera temps d’aller écouter un peu de musique, les 23 et 24 août pour terminer l’été comme il se doit en compagnie notamment de l’Orchestre National de Barbès et d’autres artistes, concerts gratuits offerts par la municipalité. D’autres souvenirs à se fabriquer.

Dominique Demangeot

lesbeauxbagages.fr

Le reportage de Diversions

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