Le Festival International de Colmar est de retour dans la cité alsacienne, « l’An 2 de cette nouvelle formule du festival », comme l’a rappelé le maire Éric Straumann. C’est une fois encore Alain Altinoglu, directeur artistique depuis 2023, qui a bâti cette nouvelle programmation.
Alain Altinoglu – Photo : Festival International de Colmar – Bernard
La division de la journée en trois temps est toujours d’actualité (concerts de 12h30 au Koïfhus, de 18h au Théâtre municipal et Concerts Prestige du soir à l’église Saint Matthieu). Avec l’Orchestre Symphonique de la Monnaie, dont Alain Altinoglu est le directeur musical, le festival sera inauguré le vendredi 5 juillet à 20h30 sur un programme mêlant Wagner, Mahler et Franck. Le bariton Stéphane Degout sera convié pour interpréter les Lieder eines fahrenden Gesellen de Mahler. La musique de chambre tiendra aussi une place de choix sur le festival avec notamment le Quatuor Modigliani qui viendra célébrer ses vingt ans à Colmar, avec un programme mêlant quatuors de Stravinski et Beethoven. Ce dernier sera d’ailleurs à l’honneur cet été aux côtés de Smetana (dont on fête en 2024 le bicentenaire de la naissance) et Dvořák. Le 11 juillet, le flûtiste Emmanuel Pahud viendra d’ailleurs accompagné d’un trio à cordes du Berliner pour faire honneur au quatuor à cordes « Américain » de Dvořák.
Emmanuel Pahud – Photo : Fabien Monthubert
Du côté du symphonique, le concert Prestige du 6 juillet sera consacré à la musique britannique avec Britten et Elgar, mais aussi un compositeur d’aujourd’hui, Thomas Adès, avec son ouverture pour The Tempest de Shakespeare. Alain Altinoglu laissera le dimanche soir sa place à Renaud Capuçon et l’Orchestre de Chambre de Lausanne que dirige le violoniste, autour de Beethoven, Bach et Martin. Parmi les curiosités, le Philharmonic Brass le 8 juillet, qui réunit notamment les cuivres des Philharmoniques de Berlin et Vienne, rendra hommage à la musique d’harmonie. Le baroque aura aussi sa place avec le 10 juillet le Freiburger Barockorchester, l’occasion d’écouter le pianoforte, ancêtre du piano. « Écouter la musique telle que l’entendait le compositeur à l’époque, c’est aussi une grande chance », a rappelé Alain Altinoglu.
Les midis, on ira écouter de jeunes musiciens issus du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, qui non seulement joueront mais également commenteront les pièces. Il y aura notamment, le 10 juillet, un programme autour de l’accordéon en compagnie de Julien Beautemps, qui démontrera que le « piano du pauvre » peut se frotter à des transcriptions et des arrangements de grands compositeurs classiques !
Cette année, le festival proposera par ailleurs davantage de musique française (demande du public). On retrouvera ainsi, le 9 juillet à 18h, une « excellence à la française » avec le Trio Talweg qui reprendra deux trios de piano, violon et violoncelle de Fauré et Saint-Saens. C’est également un programme français (Berlioz, Saint-Saëns et Bizet) qui clôturera le dimanche soir l’édition 2024 du festival avec l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo. Parmi les solistes, on retrouvera un récital de piano de Grigory Sokolov, et le festival n’oubliera pas la musique contemporaine, en compagnie des Percussions de Strasbourg le 12 juillet, qui enjamberont « quatre siècles de rythmes », de Xenakis à Takemitsu, « toujours en miroir avec Bach, ce qui va très bien pour l’église Saint Matthieu », a souligné Alain Altinoglu, « et pour les jeunes, c’est un formidable concert pour découvrir la musique contemporaine, parce que la percussion c’est vraiment la chose la plus primale qui existe ».
Citons encore, le 6 juillet, un concert famille à 11h avec en invitée la violoniste Marina Chiche, par ailleurs chroniqueuse sur France Inter et qui a l’art de parler de musique classique à un public large. Elle sera donc pour l’occasion « violoniste bavarde », accompagnée d’un vidéo-projecteur. Du côté des rendez-vous atypiques, la Colmar Symphonic Mob, qui faisait sensation l’été dernier, revient pour un deuxième volet le 7 juillet à 11h, Parc du Champ de Mars, où tout un chacun pourra venir participer en jouant de l’instrument de son choix, en compagnie cette année de l’Orchestre Symphonique de la Monnaie.
– Marc Vincent –
Festival International de Colmar, Colmar (Koïfhus, Théâtre municipal, église Saint Matthieu), du 5 au 14 juillet
festival-colmar.com