En décembre dernier sortait La Loba, nouvel album de Sophie Fustec, alias La Chica, disque pour le moins concis, 22 minutes et sept titres, qui mêle esthétiques classiques – Sophie a étudié le piano au conservatoire – et pop électronique aux saveurs sud-américaines. Sa musicien viendra envoûter les Bains Douches de MA scène nationale cet automne.
Sur Agua, une boucle de piano hypnotique s’entremêle avec des harmonies vocales, une mélodie liquide, qui fait des vagues, référence au titre de la chanson, et peut-être aussi à Debussy, que la chanteuse franco-vénézuélienne a beaucoup écouté. Mais ce côté classique se voit contrebalancé dans l’album par une dimension païenne, que l’artiste qualifie volontiers de chamanique. Sur Sol, quelques paroles françaises percent derrière l’espagnol : « J’ai le cœur en mille morceaux ». Car La Loba est aussi un album à travers lequel l’artiste a fait le deuil de plusieurs amis et membres de sa famille, dont son frère disparu au Mexique. La Chica a emprunté la légende de La Loba (la louve) à qui l’on prêtait le pouvoir de ramener à la vie les défunts en ramassant leurs os. Pas étonnant donc que l’on relève aussi dans le travail de la jeune femme des références au chamanisme.
Si l’on a pu croiser les claviers de Sophie Fustec aux côtés d’artistes aussi divers que Yael Naim, Pauline Croze ou encore Christophe Maé, La Chica va aujourd’hui son propre chemin, et son compte Instagram, baptisé avec à-propos « lachicabelleville » fait référence au quartier parisien cosmopolite où elle a grandi. Des voyages en Amérique du Sud l’ont reconnectée à ses racines hispano-américaines et sur La Loba, les rythmes latins ne sont pas absents, entre couleurs expressionnistes (La Loba) et pop atmosphérique (Drink).
Marc Vincent
La Chica, Montbéliard, Bains Douches (MA scène nationale), 19 octobre à 20h – mascenenationale.eu