COUNTRY FOLK
Warner
« This song is about an old man I know. A seventy year old man ». Aujourd’hui, c’est Neil Young qui a passé la barre des 70 ans, et c’est toujours vaillant que le chanteur envisage son art malgré les décennies passées. Si l’on n’est pas toujours convaincus par ses rééditions, nul doute qu’un matériel comme ce nouveau live capté en janvier 1971 est précieux. Neil Young a 25 ans et la vie devant lui.
C’est à Stratford au Théâtre Shakespeare (mais dans le Connecticut, pas en Angleterre) qu’ont été immortalisées ces douze perles acoustiques dont la plupart sont devenues, pour les fans de Neil Young, intemporelles. Quelques-uns des grands titres du début des années 70 sont en effet interprétés ici, tirés en particulier des deux albums After The Gold Rush qui venait de sortir, et de Harvest, qui serait publié un an plus tard. Bref, que du lourd dans ce qui sera également le premier concert en solo filmé du Loner. Du lourd et en même temps, les chansons dans leur plus simple appareil, guitare-voix majoritairement.
Après la rage électrifiée du live Way Down In The Rust Bucket, où Young, à l’orée des années 90, faisait parler la poudre en compagnie de son Crazy Horse dans un bouge de Santa Cruz (planquez vos femmes et vos enfants), Young Shakespeare se montre bien, bien plus sage. Vous pourriez même y emmener votre grand-mère après l’avoir préalablement affublée d’un masque FFP2. On ne pourra qu’apprécier ces lumineuses reprises de Ohio et Helpless que Young reprend à son compte, et qui nous rappellent que la collaboration avec Crosby, Stills and Nash sur Déjà Vu, lui avait ouvert grandes les portes du succès à la fin des années 60. Après cet album mythique enregistré à LA en compagnie des trois pistoleros, la carrière du Canadien prend un tournant décisif, qu’il opère en dégainant quelques classiques instantanés de la country et du folk. Harvest, The Needle And The Damage Done, A Man Needs A Maid… Est-il encore besoin d’en dire davantage ?