Lundi 29 mai, Stanislas Nordey présentait les grandes lignes de la nouvelle saison 2017-2018 du Théâtre National de Strasbourg, donnant d’ores et déjà rendez-vous aux spectateurs pour deux présentations publiques en présence des artistes les vendredi 16 juin à 20h et samedi 17 juin à 18h au TNS. Réservation obligatoire par email accueil@tns.fr, par téléphone au 03 88 24 88 00 ou sur www.tns.fr. La billetterie ouvrira quant à elle le lundi 19 juin pour les abonnements « Carte Saison » et mardi 20 juin pour toutes les autres souscriptions (abonnements et à l’unité).
L’idée générale pour cette nouvelle saison est bien sûr de poursuivre le développement des axes énoncés par Stanislas Nordey à son arrivée au TNS en 2014, à la fois lieu de création et école. L’équipe du TNS mène également toujours conjointement la saison régulière et L’Autre Saison, cette dernière étant tissée de spectacles, lectures, performances et débats en entrée libre. Le directeur rappelle aussi « la place prépondérante que nous donnons aux auteurs vivants ». C’est cette parole de l’auteur qui nourrit la saison du TNS, et mérite d’autant plus d’être encouragée et soutenue qu’il est généralement plus commode de monter les textes dits « classiques ». Rappelons qu’un Comité de Lecture permet aussi la découverte d’auteurs de notre temps, des textes qui sont mis en voix ou en espace en fin de saison, bénéficiant en outre d’une visibilité auprès des professionnels.
Sur quatre auteurs associés au TNS, trois serons présents à Strasbourg la saison prochaine : Pascal Rambert qui viendra créer son nouveau texte Actrice, Falk Richter qui reprendra Je suis Fassbinder – joué il y a deux saisons au TNS- et enfin Claudine Galea qui proposera sa création Au Bois. Stanislas Nordey a également cité Marie NDiaye, qui s’est vue – tout comme Claudine – confier une commande qui sera portée à la scène lors d’une prochaine saison. En outre, plusieurs auteurs contemporains – et vivants ! – figureront à la programmation de cette saison à venir, qu’il s’agisse d’Elfriede Jelinek pour Nathan !?, Alexandra Badea pour À la trace ou encore Mohamed Rouabhi pour Alan.
La saison s’ouvrira du 12 au 23 septembre sur la création d’un texte de Marguerite Duras, Le camion, mis en scène par Marine de Missolz. Le Camion, c’est à l’origine un film de Marguerite Duras, mais aussi « une sorte de conte… Mais un conte dialogué, qui s’écrit au présent et expose des zones de frottement, d’incertitude », commente Marine de Missolz. Cette dernière réunit sur scène Laurent Sauvage, Hervé Guilloteau et Olivier Dupuy, afin de « faire entendre l’autre Duras, celle qui pense que « la vie est une vaste rigolade », provoque et s’en moque ». Dans la pièce, la metteure en scène ouvrira des perspectives à travers des projections d’extraits de films expérimentaux des années 70 et 80, et fera appel au chanteur guitariste Matt Elliott pour la composition musicale, lui aussi grand expérimentateur, artiste radical.
À venir également en septembre prochain, Tarkovski, le corps du poète, sur un texte de Julien Gaillard, accompagné d’extraits d’autres auteurs. Simon Delétang se rappelle le premier film qu’il découvrait de Tarkovski, Stalker, un souvenir marquant, un bouleversement même. « J’y ai découvert le chemin de croix d’un artiste ». Une vision radicale du monde et de l’art là encore, que Simon Delétang souhaite traduire sur une scène de théâtre, une rencontre sans concession avec Tarkovski qui sera interprété par Stanislas Nordey, un Tarkovski que l’on retrouvera à l’heure des grands bilans, à la fin de sa vie. En 2017-2018, le spectateur ira en outre visiter Le Pays lointain de Jean-Luc Lagarce, cerné par la solitude du créateur, guidé par Clément Hervieu-Léger. Ailleurs, il rampera parmi Les Bas-fonds de Maxime Gorki, pour évoquer, en 2017, « des gens qui sont dans une précarité totale […] Sans être ni didactique, ni donneur de leçons, ni dans le réalisme ou l’imitation », souligne Éric Lacascade.