BANDE DESSINÉE
Les Points sur les I Editeurs
2016
Sur le chemin du bistrot, Lasserpe pose ses dessins à Siné mensuel, L’Équipe et Marianne, d’un air pressé. Il n’a pas beaucoup de temps devant lui, il a bien trop peur d’être en retard pour l’apéro. Alors, il dessine vite et bien, pas le temps pour les fioritures…
Un dessin ça se lit d’un coup comme on boit son verre cul sec. Un crobar c’est fait pour rigoler et l’alcool pour saouler. Marre de ces esthètes qui gardent longuement le vin en bouche pour décréter sentencieusement que le Beaujolais nouveau à un goût de banane. Marre de ces imbéciles qui analysent la position de la colombe et de la petite souris pour savoir ce qu’a bien voulu dire le dessinateur iconoclaste du Monde dont l’impertinence est saluée jusqu’au Qatar. Avec Lasserpe, on est certain de ne pas subir les sentencieux, il leur a renversé son dessin sur les pompes. Il fait de l’humour qui tâche comme le gros rouge.
Dans cet ouvrage tout en couleur, pas de rebus, que du bon. Lasserpe du bout de ses doigts gras a sélectionné le meilleur de lui-même et, content de lui, a repris deux fois des cacahouètes. Tout cela était tellement joli que le grand François Rollin a accepté de ficeler le tout dans une belle préface de quatre pages. Dans cette analyse fine de l’ouvrage, le célèbre Professeur Rollin pose cette question essentielle « Il est bourré à longueur de temps, Lasserpe, ou quoi ??!! ». Je répondrais que c’est bien possible…
Martial Cavatz