Ne cherchez plus ! Le meilleur album de cet automne est sans conteste The Hurting sorti en… mars 1983. En effet, comme disait le Grand Jacques (le chanteur, pas le président), il existe des terres brûlées qui donnent plus de blé qu’un meilleur avril. Et bien au pays des moissons, The Tears For Fears auraient fait de bien jolies glaneuses.
Mais je vois déjà venir à moi les sceptiques et les médisants qui m’argumenteront que Tears For Fears c’est un groupe pop sirupeux juste bon à faire se pâmer les midinettes des 90’s. Certes. Mais tous les enfants ne sont pas des prodiges et il arrive parfois que de braves ados tourmentés et poétiques deviennent d’insignifiants adultes, aussi passionnants qu’une huître desséchée et oubliée sur le remblai de La Tranche-sur-Mer. Voilà sans doute ce qui arriva à nos amis Roland et Curt. Raison de plus pour se (re)plonger dans cette œuvre de jeunesse, au parfum pré-mitterrandien qui nous ferait presque ressortir les coupes au bol et les jeans à revers. Osez donc me dire que si Pale Shelter sortait aujourd’hui, il ne damnerait pas le pion aux idoles en terre cuite patinées par The Voice ou Nouvelle Star ? Osez imaginer que Mad World ne résonne pas affreusement bien avec notre époque en toc ? Osez enfin même oser que Suffer the Children ne vous donne pas envie de repeindre votre vie en rose ? Pour toutes ces raisons et parce qu’il est toujours agréable d’écouter un disque que n’aurait pas massacré David Guetta, jetez-vous sur The Hurting. Pour frimer en soirée en récitant cette chronique. Pour partir surfer sur le Doubs au son de Memories Fade. Et surtout pour comprendre pourquoi Tears For Fears s’appelle ainsi.
Marty PMK Fly