> Article publié à l’origine dans le numéro de mars 2016 du journal Diversions Besançon – Diversions Besançon mars 2016 –
La nouvelle exposition à voir à Lons-le-Saunier ouvre en quelque sorte la saison 2016 de La Maison de La vache qui rit. Le Lab’Bel, fond de dotation du Groupe Bel, présente pour la deuxième fois sa collection d’art contemporain, dans un lieu pour le moins emblématique puisqu’il s’agit de l’antre de la célèbre vachette.
Eve par Hans-Peter Feldmann – Exposition La collection mise à nue par ses artistes, même à La Maison de La vache qui rit – Photo : Dominique Demangeot/Diversions
Si le titre fait référence à une phrase de Marcel Duchamp, considéré comme l’un des précurseurs de l’art conceptuel, l’exposition à suivre à La Maison de La vache qui rit nous raconte avant tout une histoire, comme l’explique Silvia Guerra, co-commissaire de La collection mise à nue par ses artistes, même. Le public est invité à venir découvrir ces œuvres produites après l’année 2000, des pièces qui sont présentées sous un angle qui se veut avant tout ludique et accessible. « L’humour, la provocation nous intéressent », souligne Silvia Guerra. Vidéo, installation, sculpture et autres médiums dialoguent donc dans un espace d’exposition volontairement décalé. Sommes-nous dans un théâtre ou une cuisine ? Entre les deux ?
Les sculptures de Ryan Gander, conçues à partir d’ustensiles de cuisine, évoquent le foyer, et dialoguent de plus avec les installations de Rubén Grilo qui a créé quant à lui des tableaux aux tons pastels, dont on devine cependant, en s’en rapprochant, l’origine… culinaire, l’artiste utilisant des moules conçus à partir de diverses marques de tablettes de chocolat. Dans l’exposition, les pièces des différents artistes se confrontent et se répondent, comme cet œuf de Ugo Rondinone, symbole de vie, qui fait face à une Eve nue et féconde (Hans-Peter Feldmann). Notons encore que pour mieux mettre en valeur les pièces de la collection du Lab’Bel, d’autres œuvres des artistes les complètent.
> Reportage de Diversions sur l’exposition
À l’entrée, la Boîte Collector n°1 de La Vache qui rit de Hans-Peter Feldmann, avec son nez rouge, nous rappelle la longue tradition de collaboration entre le Groupe Bel et les artistes, depuis les premiers dessins de la vache par Benjamin Rabier dans les années 20. Ce nez rouge dont est affublée la vache, on le retrouve plus loin sur le portrait de George Washington qui orne des dollars. La Boîte Collector n°2 de Thomas Bayrle propose elle aussi une réflexion sur les relations entre art et société de consommation, le papier peint Blue cow wallpaper étant un clin d’œil appuyé au Pop Art warholien. « Une collection ce n’est pas juste une question d’argent, c’est aussi l’envie de constituer quelque chose », rappelle Silvia Guerra, les Boîtes Collector ayant été d’ailleurs commercialisées dans les grandes surfaces. Laurent Fiévet, second co-commissaire de l’exposition, nous explique qu’il existe tout un mouvement de réappropriation par les artistes des marques, « comme la vache qui est détournée assez souvent par les artistes ».
– Dominique Demangeot –
Exposition La collection mise à nue par ses artistes, même, La Maison de La vache qui rit, Lons-le-Saunier, du 19 février au 1er mai – Deuxième et troisième volets au Musée des beaux-arts de Dole (du 18 mars au 22 mai) et au Belvédère Calonne de Sappel de Baume-les-Messieurs (du 18 mars au 30 juin, les week-ends)
www.lamaisondelavachequirit.com